Aucune tiédeur possible, Frida Kahlo aura aimé et détesté passionnément. Ce recueil de textes, essentiellement composé de lettres, laisse deviner la femme intime derrière la peintre. En trente ans, de 1922 à 1954, se dessine une véritable autobiographie, au fil des enthousiasmes, des souffrances (conséquences de l’accident qui lui broya la colonne vertébrale l’année de ses seize ans), des colères; confiés aux êtres chers, Diego Rivera bien sûr, Alejandro Gómez Arias son amour de jeunesse, le poète Carlos Pellicer, Nikolas Murray ou encore Ella et Bertram D.Wolfe. Mexicaine jusqu’au bout des ongles, elle éprouvera cruellement son attachement à sa terre et au peuple mexicain dans la distance. Ses séjours en France et aux Etats-Unis sont pour elle l’occasion d’afficher son aversion pour le milieu artistique parisien et pour les « gringos » qu’elle juge « (...) « lourdingues » dans leur comportement, leur hypocrisie et leur puritanisme dégoûtant, leur prétention sans limites et cette façon de penser (very decent and proper...) ». Femme amoureuse, artiste engagée, Frida Kahlo s’est donnée tout entière aux hommes et à ce Mexique qu’elle chérissait tant. « (...) Comme toujours, quand je m’éloigne de toi, j’emporte dans mes entrailles ton monde et ta vie, et de cela je ne peux me remettre.
Ne sois pas triste- peins et vis-
Je t’adore de toute ma vie...
»
A Diego Rivera, 31 janvier 1948.